Publié dans Le Gaulois le mercredi 28 février 1883 - mise en ligne le mardi 28 février 2012
« Le père Judas » de Maupassant texte enregistré le lundi 30 janvier 2012
"Tout ce pays était surprenant, marqué d'un caractère de grandeur presque religieuse et de désolation sinistre.
Au milieu d'un vaste cercle de collines nues, où ne poussaient que des ajoncs, et, de place en place, un chêne bizarre tordu par le vent, s'étendait un vaste étang sauvage, d'une eau noire et dormante, où frissonnaient des milliers de roseaux.
Une seule maison sur les bords de ce lac sombre, une petite maison basse habitée par un vieux batelier, le père Joseph, qui vivait du produit de sa pêche. Chaque semaine il portait son poisson dans les villages voisins et revenait avec les simples provisions qu'il lui fallait pour vivre.
Je voulus voir ce solitaire, qui m'offrit d'aller lever ses nasses.
Et j'acceptai..."